Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

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BaNDiNi
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Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar BaNDiNi » 04 Mars 2009, 11:13

etrangefestival.com a écrit :Né en 1929 à Tokyo, Hideo Gosha fait des études commerciales à l'Université Meiji et débute en 1952 à la NTB, la télévision japonaise. Producteur à Fuji TV en 1959, il est en charge des films et séries dramatiques. En 1963, il signe pour Fuji TV Les Trois samouraïs, une série qui devient très vite si populaire que la Shochiku lui demande d'en réaliser une version pour le grand écran. Le film, Les Trois samourais hors-la-loi, bouleverse l'univers très codifié du chambara, autrement dit le film de sabre, en portant un regard moral et réaliste sur la condition peu enviable de ronin (le samouraï sans maître). Son pessimisme, là où prévalait auparavant le côté chevaleresque des guerriers, révolutionne le genre. En 1969, il réalise deux des oeuvres les plus marquantes du cinéma japonais, Goyokin, histoire d'un samouraï qui renie puis affronte le clan dont il faisait partie, et Puni par le ciel. Outre le chambara, dont il est resté le maître jusqu'à la fin de sa vie, comme le prouve Bandits contre samouraïs et Les Tueurs des ténèbres, réalisés respectivement en 1978 et 1979, Gosha s'intéresse aussi à d'autres genres cinématographiques comme le polar avec Le Sang du damné (1966) ; le yakuza-eiga (le film de yakuza) avec Les Loups (1971), description violente du milieu des gangsters japonais ; la fresque historique avec 2,26 (1989), récit de la révolte des officiers de l'armée impériale en 1936 ; ou le drame social avec Portrait d'un criminel (1985). Hideo Gosha est mort en 1992.


Un cinéaste honteusement oublié des encyclopédies sur le cinéma mondial/asiatique/japonais. Oubli assez incompréhensible tant le talent de cet homme était immense, égalant sans peine des cinéastes reconnus comme Misumi, Fukasaku et même Kurosawa ! Mais qu'importe les gratteux incultes, nos éditeurs DVD franchouilles ont du talent et savent réanimer les cinéphilies endormies. J'en veux pour preuve l'équipe de Christophe Gans, HK Vidéo, et celle des marseillais de Wild Side Vidéo. Ils ont édité ces dernières années presque tous les films du cinéaste dans des éditions marquantes au travail éditorial quasi parfait (12 films chez HK Vidéo, 7 chez WS). Il serait donc vraiment dommage de passer à côté d'un des cinéastes les plus intéressants du cinéma japonais, parti rejoindre le néant bien trop vite (à 63 ans). Voilà un petit melting pot des quelques interventions éparpillées sur Cinéfion à propos de Hidéo Gosha, cinéaste que vous vous devez de connaître !

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Goyokin : Un chambara crépusculaire imposant, quasi monumental. L’histoire d’un samouraï qui va rejeter son maître coupable d’actes odieux et qui va porter sur lui la culpabilité pendant des années. Ce samouraï trouvera la rédemption lors d’un impressionnant final. Un excellent scénario, des acteurs fabuleux mais surtout une réalisation et un scope à tomber par terre. Tout au long du film, le réalisateur joue avec la nature. La neige, la pluie mélangée au feu, la boue, la mer, les pierres, tous les éléments sont utilisés pour placer les personnages, ce qui donne à l’écran des plans vraiment magnifiques.

La Bande-Annonce :



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Quartier Violent : Période du cinéma que j’adore : le Japon 70’s. Quartier Violent est un film classique de gangsters désespéré qu’on peut facilement rapprocher des films de Kenji Fukazaku. Graphique et très violent, le film se permet des scènes proprement hallucinantes qui influenceront des réalisateurs tels que Sam Pekinpah (les scènes de mort tournée au ralenti) ou Stanley Kubrick (les mannequins en plastique du Baiser du tueur). J’ai pleuré de bonheur lors de la scène de flamenco qui embrasse une scène d’amour… Puis encore des larmes lors de la fusillade finale… Une ambiance qui reflète tout une époque, des gangsters classieux, des morts, un style hyper graphique...

La Bande-Annonce :


On parle du film : http://wildgrounds.com/index.php/2007/01/14/quartier-violent-1974-hideo-gosha



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Dans L'Ombre Du Loup : Hidéo Gosha signait avec ce film son renouveau (après plusieurs mois de tourments professionnels et affectifs), assez éloigné de ses précédents films à la testostérone exacerbée. Dans L'Ombre Du Loup est un film à l'ambiance plus féminine qui raconte le destin de Matsué (sublime Masako Natsume, "pour toujours jeune"), la fille adoptive d'un parrain (le "toujours fiévreux" Tatsuya Nakadai) craint et respecté de tous (le fameux Loup du titre). Racontant à la fois les vies d'une enfant/adolescente/adulte au coeur d'une organisation mafieuse dirigée par un parrain trop humain et l'évolution du japon au siècle dernier (la fin des Samouraïs jusqu'à la 2ème guerre mondiale), le film s'inscrit directement dans les meilleurs films japonais à mon actif de spectateur.



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Hitokiri : On touche une nouvelle fois au sublime avec ce magnifique film de sabre interprété par deux acteurs aux charismes hallucinants (l'immense Shintaro Katsu et le "toujours fiévreux" Tatsuya Nakadaï), brillamment écrit et mise en scène (ça en devient lassant, non ? :)) la même année de Goyokin. Violent et contemplatif, Hitokiri est un chef d'œuvre à ranger à côté du SEPPUKU de Kobayashi.

On parle du film : http://wildgrounds.com/index.php/2008/0 ... 69-gosha-2



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3 Samourais hors-la-loi : Un mythique et excellent film de sabres au scénario malin, première réalisation du grand Hideo Gosha qui montrait déjà une grande modernité dans la mise en scène. Sombre et violent mais néanmoins humaniste et magnifiquement photographié.


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Le sang du damné : Rédemption hard-boiled, ce très bon Yakusa-eiga n'égale pas Quartier Violent mais s'installe tout de même dans la liste des réussites du réalisateur. La rédemption du personnage principal incarné par un jeune Tatsuya Nakadai est plongé dans les clichés du genre et le tout s'apprécie grandement, notamment grâce à certaines séquences (la poursuite dans les égouts...).

La Bande-Annonce :


On parle du film : http://wildgrounds.com/index.php/2006/1 ... ideo-gosha



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Death Shadows : Hideo Gosha offre à ce film de sabre un étui baroque, inondé de lumières flashy et d'intermèdes originaux montrant les deux actrices principales se déhancher sur une musique disco. Théatral, funky, parfois halluciné et avec plusieurs personnages cintrés (comme ce ninja-flic-psychopathe qui se marre comme un hystérique à chaque réplique). Un vrai bonheur :)

La Bande-Annonce :



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Samourai sans honneur : Un chambara honnête mais pas inoubliable. Efficace.



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Kiba le loup enragé : Hidéo Gosha signe un western spaghetti sauce katana sobre mais divertissant. Un peu trop court à mon goût compte tenu des nombreux personnages...
Dernière édition par BaNDiNi le 04 Mars 2009, 11:22, édité 3 fois.
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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar BaNDiNi » 04 Mars 2009, 11:17

Hideo Gosha, Le maître des films de sabre - Vol.1 :
http://www.amazon.fr/Hideo-Gosha-maître-films-sabre/dp/B000BOEZVK/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=dvd&qid=1236161732&sr=8-2

Hideo Gosha, Le maître des films de sabre - Vol.2 :
http://www.amazon.fr/Hideo-Gosha-maître-films-sabre/dp/B000F8ZN2M/ref=pd_sim_d_1

Hideo Gosha, Le maître des films de sabre - Vol.3 :
http://www.amazon.fr/Hideo-gosha-vol-3- ... pd_sbs_d_1
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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar Camui » 04 Mars 2009, 14:01

Merci.
내가 제일 잘 나가

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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar soleilvert » 04 Mars 2009, 14:18

Merci (bis)
La liberté dépression vaincra.

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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar soleilvert » 04 Mars 2009, 14:32

Je complète avec:

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Pas vu non plus mais qui fait envie.


Test dvd (rama)

http://www.dvdrama.com/rw_fiche-9574-.php
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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar BaNDiNi » 04 Mars 2009, 15:25

De rien ;)

Camui : Il me semble que tu avais parlé de Tokyo Bordello quelque part mais ce n'est visiblement pas sur Cinéfion... ? MSN Peut-être.
SoylentGreen : Femmes de Yakuzas est en attente sur les étagères...
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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar BaNDiNi » 30 Nov 2010, 14:07

Kagero : Vu hier soir. J'ai beaucoup aimé !

2 Critiques chez Ecranlarge : http://www.ecranlarge.com/movie_review- ... -14578.php

Avant dernier film de Hideo Gosha, Kagero a pour personnage central une femme surnommée « Orin le feu » qui est une joueuse itinérante. Elle se place dans la lignée des rôles féminins forts que le réalisateur met au premier plan depuis les années 1980. Plongé cette fois dans les années 1930, l'intrigue du film de Gosha se focalise sur un personnage féminin pour y sonder, comme toujours, le sens de l'honneur et comment cet aspect se heurte aux pulsions de l'individu au sein d'un groupe.

Avec le personnage d'Orin et son histoire d'amour presque impossible, le metteur en scène japonais dote son scénario d'une dimension romanesque rare dans sa filmographie. La gracieuse Kanako Higuchi promène sa lisse silhouette dans un monde violent, où la rivalité féminine pèse, et a également la lourde tâche d'affronter le regard fiévreux de Tatsuya Nakadai, qui campe ici un énigmatique joueur de cartes à la grande renommée. Toujours radieuse, l'actrice incarne le personnage d'Orin avec une volupté sans pareille, ce qui n'échappe pas à l'œil du réalisateur qui lui réservera le rôle principal de son dernier film Femme dans un enfer d'huile.

Un film d'Hideo Gosha ne serait pas digne de son auteur si la forme n'était pas au rendez vous. Kagero ne déroge pas à la règle et offre des cadres, des mouvements de caméra et un montage (le flashback de l'enfance d'Orin et la rencontre entre Tsugune et Orin sont d'une sublime précision) remarquables, mais sans pour autant atteindre la démesure visuelle de Death Shadows. Les ambiances de couleurs font parfois appel aux couleurs pop des années 70, de même que les effets écarlates des combats de sabre. Ce dernier aspect ne fait pas pour autant tomber l'œuvre dans le vulgaire film de genre, mais ajoute à la vision colorée du film. La musique de Masaru Sato et les marquants seconds rôles sont les derniers éléments qui augmentent l'intensité du film. Celui-ci n'est pas le meilleur de son auteur, mais demeure hautement recommandable.


Malgré tout ce que nous pouvons lire à droite et à gauche, Hideo Gosha dans les années 80 et 90, c'est vachement bien aussi!

Sans atteindre la folie visuelle et narrative d'un Death Shadows (qui peut être détesté pour les même raisons), Kagero narre la survie d'une jeune femme au sein d'un monde violent peuplé de bêtes aux griffes acérées et que le destin s'entête à malmener. Jeu de cartes et amour seront les armes désignées pour que Jojima Orin puisse se venger et enfin laver son honneur mais aussi, et surtout, trouver un sens à sa vie.

Kanako Higuchi et Tatsuya Nakadai dans leur (haute) qualité de composition rivalise de charme et de gravité pour notre plus grand bonheur. Ils sont entourés par une galerie de personnages attachants permettant ainsi à l'oeuvre de gagner en intensité jusqu'à sa folle "communion" finale...
Tour à tour voluptueux, tortueux, contemplatif et, pour finir, nerveux, le film s'offre à nous comme un présent, un long travail d'orfèvre à l'ancienne, concrétisant ainsi, de la plus belle des manières, les obsessions d'un artiste toujours en proie au doute concernant la bienveillance de l'humanité. Grand.
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Re: Hidéo Gosha, l'oublié des encyclopédies

Messagepar BaNDiNi » 30 Nov 2010, 14:11

Et puisque je remonte ce thread : un dossier sur Gosha est dispo sur l'excellent site Wild Grounds (qui a beaucoup grandit ces dernières mois !).
http://wildgrounds.com/index.php/2007/0 ... -japonais/
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