[FILM] --- Munich --- Steven Spielberg - 2005

Film en salle, Téléfilms, Bluray, DVD

Modérateurs : RNO, Compte Special Jeu, MatiouzTone, Les Modérateurs

votre avis sur ce film (si vous l'avez vu)

Chef d'oeuvre
2
50%
Excellent film
0
Aucun vote
Bon film
1
25%
Film intéressant
0
Aucun vote
Médiocre
0
Aucun vote
A éviter !
1
25%
 
Nombre total de votes : 4

Avatar de l’utilisateur
Gambit
Messages : 6153
Inscription : 05 Mai 2004, 16:21
Localisation : Courbevoie
Contact :

[FILM] --- Munich --- Steven Spielberg - 2005

Messagepar Gambit » 12 Nov 2005, 23:29

Le nouveau Spielberg, qui sort à Noël aux US.
:D


Le trailer :wink:
Dernière édition par Gambit le 26 Jan 2006, 16:57, édité 1 fois.
Id ps3: gambit-cinetson

Ne rentre pas sur ce terrain avec moi, ça vaudra mieux pour toi, Fafadudu, aware.

Avatar de l’utilisateur
Blondin
Messages : 1848
Inscription : 21 Mai 2004, 23:41
Localisation : Gironde

Messagepar Blondin » 21 Jan 2006, 21:56

UP !

La sortie approche et la bande annonce est alléchante. Un grand film de Steven ? Espérons que cela ne se réduise pas à un manichéisme excessif... Quelques jours à attendre... :D

Avatar de l’utilisateur
BaNDiNi
Messages : 5412
Inscription : 05 Mai 2004, 12:34
Localisation : Point Dume.

Messagepar BaNDiNi » 23 Jan 2006, 18:34

Image

:D
Biomechanical Artificial Neohuman
(designed for infiltration and nocturnal instruction)

Positronic
Messages : 6568
Inscription : 12 Août 2003, 22:55
Localisation : Liège

Messagepar Positronic » 25 Jan 2006, 22:48

Image

Avatar de l’utilisateur
helel ben sahar
Messages : 59
Inscription : 20 Déc 2005, 11:41

Messagepar helel ben sahar » 26 Jan 2006, 16:50

Munich de Steven Spielberg


On a longtemps taxé Spielberg de produire un cinéma enfantin, aseptisé, rompu à l’exercice du happy end indélicat, pudique, impersonnel ou faussement universel, ressassant ces thèmes de prédilection comme une mauvaise rengaine. Certains ont pu prendre ou ont du prendre cela pour une habitude, des œillères posés à chaque début de film, et s’amusant, s’émerveillant merveilleusement bien à taper sur les doigts du réalisateur. Et pourtant. Jamais le réalisateur n’a été autant félicité que lorsqu’il s’empare d’un sujet dit « sérieux » voire inspiré de faits réels. A croire que pour certains, la légitimité du cinéaste n’est compatible qu’avec la teneur de son film, son implication vériste et sa dimension testamentaire. Malheureusement, Munich va une nouvelle fois les persuader d’avoir raison. Munich narre les évènements qui ont conduit un groupe de cinq hommes à devenir les pionniers du terrorisme international, suite aux attentats de Munich en 1972 perpétué par un groupuscule islamiste – Septembre noir – Palestinien tuant onze athlètes Israéliens.

L’affiche de Munich montre la silhouette d’un homme se détacher devant une fenêtre remplie d’un halo lumineux. L’homme semble replié sur lui-même, s’interroge une arme à la main. On devine évidemment qui est ce personnage, en revanche, peut-on se poser la question de savoir à quel moment cette image est tirée du film, de savoir ce qu’il se passe réellement dans la tête de Avner. Dans le métrage, ce dernier passe par un certains nombres de phases, de positions, d’interrogation, de tentative de justification, de raisonnement, de compassion, cherche une branche à laquelle se rattacher dans sa longue chute. Avner est un enfant abandonné et qui semble désormais partager ses sentiments entre sa femme, son futur enfant et son pays. On peut le deviner finalement inadapté sentimental, dont l’absence de figure paternelle a créé une fission. Il est justement choisi pour cette raison, pour la dévotion qu’il porte à son pays, sans toutefois savoir dans quoi il s’engage exactement.

Un homme se construit par ses actes. Dans Munich, les membres du groupe se déconstruisent à mesure que leur réussite les édifie. Dans cette nouvelle famille chacun incarne un membre à part entière, Carl serait le père, l’incarnation de la sagesse, Avner la mère, protecteur et attentionné, Robert le cadet fragile, pétri de doute, Steve l’aîné et enfin, Hans l’oncle, figure sympathique et un peu en retrait. Cette famille réunie sur les cendres d’une tragédie doit se complaire dans le meurtre pour justifier sa création, son existence. Une recomposition familiale abstraite et fabulée, où chacun fait avec sa nature et contre elle également. Ils ont tous – excepté Carl – engagé pour un travail dont il ne connaisse pour ainsi dire rien, chacun motivé pas ses propres convictions et celles d’Israël. Mais comme ils remplissent leur mission, comme le geste se fait plus sûr et certains, les questions se multiplient, le doute s’installe.
Avner représente bien sûr la figure de proue, il est le chef, il prend les décisions. Mais l’abnégation dont il faisait preuve s’effrite, se morcelle, comme il apprend dans quel monde il existe (ou n’existe plus) désormais, quand il devient lui-même une cible, quand l’anonymat rassurante tombe. Son rapport avec Louis et Papa entraîne les questions, les doutes. L’homme qu’il semble admirer pour la figure paternelle qui lui a manqué toute sa vie n’est qu’un marchand d’informations. En lui avouant qu’il pourrait être son fils, mais qu’il ne fait pas parti de la famille, Papa lui fait comprendre l’intérêt qu’il lui porte en lui avouant qu’il ne fait pas parti de ce monde, de cette mondialisation de l’informations où les frontières, les pays, les gouvernements n’existent plus.

Le métrage est riche, il possède de nombreuses lectures qu’il semble impossible de percevoir en une unique vision. Bien sûr l’évidence se détache, comme ce jeu sur la photo de Kaminski qui rend Avner cadavérique à mesure que le métrage avance et l’implacable situation retomber sur les épaules d’un homme non préparé à cela, le jeu sur ces halos lumineux qui semblent happer les personnages et les faire vivre dans un paradis cotonneux illusoire qui se contente simplement d’occulter l’extérieur. Le travail sur les reflets, ces compositions de champ contrechamp parasité par le cadre à l’intérieur du cadre. La confusion qui règne lors de l’annonce de la prise d’otage, cette multiplication des points de vues, des cadres, qui embrasent la situation pour mieux brasser du vide. Les reflets nombreux, parce que ces hommes ne sont que le reflet d’eux-mêmes, parce que Spielberg ne confronte pas directement le spectateur, mais au travers le prisme d’une surface autre que celle de l’écran. La reconstitution des années soixante dix jusqu’à utiliser le langage cinématographique de l’époque, sans que l’effet ne soit gratuit, facile ou abusif.

Munich est évidemment un film sur la vengeance. Cette violence qui fait couler le sang, qui entraîne la vengeance qui fait couler le sang qui entraîne les représailles qui font couler le sang jusqu’à ce que le monde ne soit plus qu’un bain écarlate. Ce cercle vicieux qui ne peut s’arrêter par la violence, par la loi du talion. Spielberg ne pointe du doigt personne ou tout le monde. Il n’invoque que la juste raison de la raison. Celle de l’évidence. Message humaniste ? Bien sûr, mais sans complaisance lourde ou maladroite. Mais au contraire, en plaçant l’innocence pervertie qui ne retrouvera jamais de sa superbe. Avner ne porte pas de marques sur son corps, mais les cicatrices sont bien présentes. Elles le consument, lui font renier en partie son pays, provoquent son exil. Il n’est plus qu’une face livide qui tente de retrouver les siens.

Spielberg délivre un film impressionnant. Impressionnant de reconstitution, impressionnant de maîtrise, impressionnant de fluidité, du jeu des acteurs (Bana excelle), de la photo, de la réalisation, mais un film que l’on arrive pas à qualifier de magnifique, de chef d’œuvre. On ne saurait pointer les défauts – une légère baisse de rythme à Londres, quelques scènes superflues – mais il demeure cependant une appréhension qui empêche de crier au chef d’œuvre. Peut-être est-ce tout simplement l’histoire qui ne s’y prête pas ? Ce n’est pas un défaut, ni même un reproche ou une vulgarisation de valeur morale au rabais qui voudrait affirmer que l’on ne puisse faire quelque chose de beau avec une histoire aussi effroyable. Non, mais pourtant.
Munich est une œuvre forte. Le cinéaste est parvenu à éviter tous les écueils majeurs, ainsi que les siens, inhérents parfois à sa personnalité. Il livre un froid mais qui ne manque pas d’émotion, un film dur qui sait parfois se faire tendresse, une œuvre abondante qui n’oublie pas le détail. Le recul serait mère de sûreté pour parler davantage de ce film, tant on soupçonne d’être passé à côté de détails.

Dans le contexte qui est le notre aujourd’hui, le film nous renvoie aux erreurs passées, pointent du doigt la mauvaise direction prise par tous les dirigeants du monde. Le film se termine sur le World Trade Center encore debout, simplement pour rappeler aux américains. Aucun mot n’était nécessaire, espérons que le message est passé.

Avatar de l’utilisateur
Gambit
Messages : 6153
Inscription : 05 Mai 2004, 16:21
Localisation : Courbevoie
Contact :

Messagepar Gambit » 06 Fév 2006, 02:25

Munich, Steven Spielberg, 2005


GGGG

Retour au grand film "sérieux" pour le wonderboy d'Hollywood, qui s'attaque à un sujet particulièrement sensible: l'après 1972, où durant les Jeux Olympiques de Munich des athlètes Israëliens avaient été assassinés par le groupe terroriste "Septembre Noir".

Le film commence par des images d'archive, des news télévisuelles, entrecoupées d'images caméra à l'épaule fort bien insérées. On place le coeur de ce qui va suivre.
Direction le Mossad ensuite, avec Avner, à qui on confie la riposte. S'en suit une longue traque des responsables à travers le monde, par Avner et son équipe.
Ce qui frappe, c'est le soin infini apporté à la reconstitution, Rome, Paris, les années 70, le moindre détail est aussi authentique qu'impressionnant. Du travail d'orfèvre. A la limite du documentaire, cette traque, qui va user Avner (formidable Eric Bana) et son équipe, nous fait pénêtrer dans le véritable visage du renseignement. C'est à dire à la limite de l'amateurisme. On est à mille lieues des pitreries de Redford dans Spy Game, ou de l'infantilisme Bessionien de Nikita. Les bombes n'explosent pas comme on voudrait, le sang-froid n'est pas toujours de rigueur, tout est bricolé, et pourtant, implacable.
A travers ce film sidérant de travail et de minutie (on retrouve bien entendu l'excellente photo de Kaminsky et une mise en scène toujours aussi virtuose), Spielberg porte une double thématique.
D'une part la sienne, le foyer, les racines, thême qu'on retrouve dans beaucoup de ses oeuvres. Des hommes apatrides, l'image du père qui se matérialise parfois (beau second role du toujours impeccable Michael Lonsdale), une quête à travers laquelle la nouvelle famille d'Avner (son équipe) ne remplace pas celle qui était en devenir chez lui (sa femme enceinte).
Il y superpose la tragédie de l'histoire, de cette problématique Israelo-Palestienne sans issue, entre des hommes dépossédés de leur terre, et d'autres qui luttent pour garder ce qu'ils estiment être "chez eux". Sans jugement, sans parti-pri, la finalité de cette tension accompagne partout Avner (on revit oniriquement avec lui les tueries de Munich).
Hommes perdus, les conséquences du drame finissent par générer leur propre escalade plutôt que de défendre une cause qui devient finalement sans réelle importance.
Spielberg livre ici un film sans concessions, froid et adulte, dense et captivant, qui se veut à la fois un vibrant plaidoyer contre la violence, et une condamnation sans appel de la loi du Talion. L'image finale, avec les Twin Towers, renvoie à son pays un avertissement en forme de sinistre présage.
Un grand film.

Image
Id ps3: gambit-cinetson

Ne rentre pas sur ce terrain avec moi, ça vaudra mieux pour toi, Fafadudu, aware.

Avatar de l’utilisateur
Nobal
Messages : 7049
Inscription : 22 Sep 2003, 23:52

Messagepar Nobal » 06 Fév 2006, 15:56

Juste pour equilibrer :) (il y a aussi de nombreuses critiques positives http://www.allocine.fr/film/revuedepres ... age=1.html)

L'Humanité - Jean Roy
C'est assez pour susciter d'utiles et nombreux débats, ce qui est devenu rarissime dans une superproduction américaine. Ce n'est pas suffisant pour susciter notre enthousiasme.

Ouest France - La rédaction
(...) manque de rythme d'une narration un peu mécanique et répétitive.

Le Figaroscope - Jean-Luc Wachthausen
On est loin de l'histoire.


Le Parisien - Marie Sauvion
Pas vraiment réussi, à l'évidence Munich n'est pas totalement raté non plus (...) Steven Spielberg sait exploiter le genre espionnage (...) et les scènes d'action.

Cahiers du Cinéma - Stéphane Delorme
Mauvaise conscience de l'entertainer: l'équipe de terroristes est faite de bras cassés et la mise en scène de leurs exploits semble confiée au réalisateur de seconde équipe.

Le Nouvel Observateur - Pascal Mérigeau
(...) un thriller courageux par son ambition mais décevant parce que répétitif, ressassant, interminable parfois, parce que encombré de clichés, de rebondissements prévisibles, de débordements sentimentaux convenus.

Score - Romain Cole
Nettoyé de toute polémique, le film se révèle très vite assez long, sans grande problématique, et dépouillé d'un intérêt autre que pédagogique et historique.

Le Nouvel Observateur - Jérôme Garcin
A force de vouloir tout raconter, Spielberg ne montre plus rien. Sinon qu'avec un drame historique il continue de faire, pépère, son cinéma.
Image


Revenir vers « Films »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invités