La raison du plus faible - Film franco-belge de Lucas Belvaux.
Un film politique, social, noir. Un ton juste, des acteurs, des dialogues, des situations sans fioritures, carrés.
Ceux qui aiment le film noir et cherche la pépite qui renouerait avec le genre, mais la voila. Le divertissement s'arrête là. La reflexion que j'en retire est la suivante:
Un film pour ces Konnard© qui vont voter à droite par pur esprit de revanche, pour faire chier un maximum de gens. Ceux là même qui n'ont jamais touché le pactole ni le fond suffisamment longtemps. Ceux qui n'en peuvent plus d'une vie morne et qui voit dans la droite française des gens capables de protéger leur situation près du radiateur, de secouer les petits, les sans grade, les faibles, sans oublier, les bobos, ceux qui ont du fric et qui ne le méritent pas bien sur. Un film pour ceux qui observent le monde de loin, silencieusement, sans se frotter à personne, devant le poste, en subissant tout le reste ou presque. Ceux qui s'infusent un maximum de divertissement pour supporter encore le mensonge dans lequel ils sont depuis trop longtemps enfermés. Et je pourrais continuer longtemps comme ça....
Ouaiiiiis il faut les faire chier ces parasites, ces fainéants, ces pouilleux, ces immigrés qui volent le pain des français. Seulement si la droite nous vante les mérites du travail la classe ouvrière devrait rouler sur l'or depuis le temps. On ne parlerait plus de lutte des classes, plus tu bosses, plus tu touches. C'est bien ça la logique de droite non?
Pour qui ralait sur la trilogie de Belvaux pour sa technique "pauvre" faisant télefilm, ici la photo est très belle, graphique, en adéquation avec le propos et voilà, elle "fait cinéma" celle là, moderne et tout, on en a pour son pognon et ses yeux.
Lucas Belvaux a des couilles et des choses à dire, ouf enfin un! Il a fait là le meilleur film francophone que j'ai vu depuis des années. N'y cherchez pas une apologie du crime vous feriez erreur.
Dispo à la location, en mars à l'achat, indispensable en ces temps de questionnements politiques. Car si nos élus ne sont que les argentiers de la république et les grands patrons les seuls à détenir un reel pouvoir, il faut bien contrebalancer la donne avec un pouvoir qui ne laisse pas les mains complètement libres à un medef déjà tout puissant.
Les gens qui travaillent et qui ne s'en sortent pas c'est en train de devenir la norme. Qui croyez-vous que ça arrange? La gauche ne fera pas de miracle, nous le savons aussi par expérience, mais elle evitera une instrumentalisation encore plus forte du chomage pour vanter une croissance qui finalement ne repose que sur notre pouvoir d'achat. Le serpent qui se mord la queue...
Parce que le grand cinéma n'est pas qu'un parc d'attractions pour matos HC.
C'est à voir, vraiment, et à méditer c'est encore mieux.