labroue a écrit :Dickduff a écrit :A Labroue et les autres,
Une question comme ça. La stéréophonie concrètement vous la définissez comment?
Lorsque vous êtes assis devant votre chaine, qu'entendez-vous, du bon son j'en suis sûr mais attardez-vous au rendu, à l'image et puis, là, est-ce bon? Est-ce une écoute réaliste?
Richard
Bonjour Richard,
Vaste question de la définition de la stéréophonie, surtout dans ce sujet où initialement on la compare aux systèmes 5.1.
Je dirais que la définition de la stéréophonie a évolué en 1967 : Avant 1967 on considérait uniquement la répartition spaciale dans l'espace se situant entre les deux enceintes de reproduction. On pouvait donc définir la stéréophonie comme une méthode de reproduction sonore permettant de déterminer l'origine de plusieurs sources sonores sans un espace restreint.
En 1967 des chercheurs ont démontré qu'il était possible de sortir de cet espace (côté de face d'un triangle équilatéral), et toujours grace à un procédé de reproduction stéréophonique avoir la sensation que des sources proviennent de côté (à 90 degrés), de derrière, etc... Petite révolution dont les premières mesures fut avec la tête artificielle. Ces travaux furent pendant longtemps améliorés, puisque maintenant, plusieurs firmes comme Sennheiser propose des systèmes d'écoute sur casque multidimensionnels, mais toujours à partir de deux canaux.
Puis après 1967 on a considérablement enrichi la connaissance de la stéréophonie, surtout avec l'étude des ondes aléatoires (c'est à dire qui n'arrive pas forcément dans une phase déterminée à nos deux oreilles) constituant ainsi une information précieuse quant à la nature du milieu ambiant (résonnance, réverbération; dimension du lieu, distance).
Ainsi, plusieurs sons non-positionnables dans l'espace (arrivant de nul part et de partout) complèteront intelligemment la spatialisation droite-gauche pour ainsi faire naitre le relief, la profondeur; ex : "cette voix nous parle à 50 cm de notre tête, celle-ci par contre nous vient du fond de la salle, etc..."
En fait pour une prise de son stéréophonique il convient de définir 3 choses princiaples :
- un champ déterminé : c'est à dire un espace allant de gauche à droite, qui en standart sera de 120 degrès. Suivant la nécessité, comme en photo, on pourra faire un zoom ou un grand angle, de manière à adapter l'espace réel à l'espace que que l'on désire reproduire.
- une profondeur : avec la détermination d'une distance critique. Cette distance critique définira les dimensions du lieu. Là aussi on pourra fausser la réalité en agrandissant ou diminuant la salle réelle du lieu de la prise de son. Le volume des ondes aléatoires, leur nature, les delais et multiples réflexions sont autant de variables à travailler.
- enfin, les sources hors champs. Il se peut que l'on considère des sources en dehors des limites de l'espace stéréophonique que l'on s'est fixé initialement (des 120 degrès). Au cinéma, c'est très utilisé, à condition que les systèmes de reproduction soient compatibles.
Quant aus choix que l'on est amené à faire, c'est souvent en fonction de la destination de l'enregistrement que les décisions sont prises :
Si aujourd'hui c'est au service du cinéma que l'on trouve les meilleurs outils de spécialisation et de création, l'enregistrement musical de variété est bien souvent hélàs très basique : La compatibilité mono exigée, l'absence totale de dynamique et la puissance énergétique des les bandes des 2 à 8 kHz, en font un exercice inintéressant.
Si l'on avait la possibilité de travailler pour les audiophiles et les personnes qui ont les moyens d'écouter dans de bonnes conditions, les restrictions seraient moins importantes, et l'on aurait recours à des prises de son réalistes et naturelles.
Amicalement.
Philippe