Messagepar Le-Saint » 31 Jan 2012, 18:54
Rien de plus à rajouter à la critique copiée-collée qui va suivre, sinon que ce bouquin m'a procuré de fabuleux moments de lecture comme j'aimerais en avoir plus souvent. Je me suis surpris à éclater de rire devant mon bouquin, chose qui ne m'était pas arrivé depuis la lecture des San-Antonio.
Chroniquer un polar au Cafard Cosmique, hérésie ! Oui et non. Oui, car « À poil en civil » [impossible et très littérale traduction de « Plainclothes Naked »] de l’improbable Jerry STAHL ne contient pas la moindre once de fantastique. Non, car ce roman aurait pu être écrit par Quentin Tarantino himself [d’ailleurs qui nous prouve que ça n’est pas le cas ? Hein, qui ?], tant le délire Grindhouse et l’accumulation de situations absurdes en font une sorte de pochette surprise délirante, gore et hilarante. Toi qui ne jure que par des vaisseaux spatiaux quantiques ou par des chevaliers maudits en quête du double calice de la magicienne noire, va mourir. Jerry STAHL risque de te décapiter au canif, et honnêtement, ça fait super mal.
D’abord, il y a le crack, agréable drogue qui se fume direct et qui transforme un cerveau en passoire après quelques doses. Ensuite, il y a Tony Zank, malfrat miteux et déjanté accompagné par Mc Cardle, semi-nain body-buildé et sosie de Dean Martin [en noir, donc] à qui sa récente apparition à America’s most wanted pose quelques problèmes.
Il y a aussi la mère de Tony Zank, vieille peau sale et lubrique conservée à l’hospice de vieux le plus naze de Haut-Marylin [c’est le nom du bled].
Sans oublier Tina, jolie fille qui joue les infirmières dans l’hospice en question, et bien décidée à éliminer un pseudo-gourou de mari - persuadé que la vie éternelle lui apportera la fortune via Internet - en lui faisant avaler du débouche-évier avec un peu de céréales et d’ampoules pilées [ça passe mieux, comme ça, mais ça reste douloureux].
Ne pas oublier l’inspecteur Manny Rubert, ex-toxico encore accroc à la codéïne terriblement sympathique qui tombe raide dingue de Tina dès sa première audition pour meurtre.
Mais surtout, surtout, surtout, il y a une photo. Une photo qui, disons, comment l’écrire sans choquer, une photo qui... représente quelque chose que le président des USA n’a surtout surtout surtout PAS intérêt à rendre public. Pour simplifier, on signalera que ça concerne essentiellement ses testicules. Or, pour le plus grand malheur du président et pour notre plus grand bonheur à nous, cette photo est volée par Tony Zank, planquée sous le matelas de sa mère, volée de nouveau par Tina, et violemment [super violemment, même] recherchée par un Tony Zank rendu fou par le crack qui commence d’abord par défenestrer sa pute de mère, parce que quand même, bon.
Dans tout ce bordel, Manny Rubert doit tracer sa propre voie et faire en sorte que l’ensemble retombe sur pied [si possible, entier, mais c’est très improbable].
Hilarant, délirant, complètement fou, « À poil en civil » est un très gros éclat de rire pourri de situations tragicomiques qui feraient merveille au cinéma [on prend d’ailleurs les paris quant à une adaptation prochaine, nécessairement interdite aux mineurs].
L’ombre de Tarantino [mais en pire, en bien pire] hante chaque page et le mélange dialogues / situations ultraviolentes fait mouche à tous les coups. Un excellent bouquin écrit aux amphétamines à manger de toute urgence, voire à fumer, c’est selon.